En général, l’élision touche le e caduc placé dans des monosyllabes. Lorsque le mot est placé devant une syllabe commençant par une voyelle (y compris « y »), située dans le même mot phonique, le e caduc est élidé.
Ecoutez les exemples
Notons que ces élisions touchent aussi bien l’oral que l’écrit.
Ecoutez les exemples
✦ Elle fume le cigare et les cigarettes.
[ ɛl-fy-mə-lə-si-ga-ʁə-e-le-si-ga-rɛ-tə ]
[ ɛl-fym-lə-si-ga-ʁe-le-si-ga-rɛt ]
La première version compte 13 syllabes, la seconde 10.
Notons que nous avons gardé [ lə] avant [-si] car *[fymlsi-ga-ʁe] aurait été imprononçable.
✦ Il aime le poivre et les piments.
[ i-lɛ-mə-lə-pwa-vʁə-e-le-pi-mɑ̃// ] (10 syllabes)
[ i-lɛm-lə-pwa-vʁe-le-pi-mɑ̃// ] (8 syllabes)
Notons que nous avons gardé [lə] avant [pwa] car *[mlpwa] aurait été imprononçable.
Rappelons à ce sujet le § 3.1.1.2, qui présente l’exemple suivant :
Ecoutez les exemples
✦ Mais puisque je te le dis.
[mɛ-puis-kə-ʒə-tə-lə-di] ➜ [mɛ-puis-kə-ʒœt-lə-di]
La syllabe [ʒə] est fermée parce que, en élidant le [ ə ], on force le [t] à venir fermer la syllabe.[ʒœt]. Ainsi, la voyelle fermée de [ʒə] devient la voyelle mi-ouverte [ œ ] ➔ [ʒœt].
Vous allez faire des activités avec les autres apprenants pour
Écoutez les exemples suivants et répétez-les en faisant bien attention à l’élision des [ə].
Ecoutez les exemples
Maintenant, réfléchissons sur ces exemples
Ecoutez les exemples
1) Tu le relèveras, le compteur.
Lorsque la syllabe est fermée (c :[lœʁ]), le [ə] est remplacé par une mi-ouverte : [œ]
Essayez de supprimer le plus de [ə] possibles.
2) Il le lui relèvera, le compteur. a) Tous les [ə]
Là aussi, l’exemple (a) contient tous les [ə].
On notera que [ʁlɛv] est tout-à-fait prononçable. (b, c) Cela nous permet de gagner 2 syllabes.
Dans l’exemple c, on enlève le [ə] de [ lə-kɔ̃-tœʁ //]. Cela nous permet de gagner encore 1 syllabe.
Essayez de supprimer le plus de [ə] possibles.
3) Je te le relèverai. a) Tous les [ə]
Lorsque la syllabe est fermée (b, d, e, f :[lœʁ]), le [ə] est remplacé par une mi-ouverte.
Dans b, d, et e, on applique la règle suivante qui s’applique à je te ( [ʒə-tə]) :
Règle :
Lorsque deux syllabes contenant un [ə] se suivent ( [ʒə-tə]) Lorsque, du fait de l’élision du deuxième [ə], la consonne libérée ( [t] )vient fermer la syllabe d’avant, la syllabe contenant le premier [ ə ] est alors fermée et on remplace le [ə] qui se trouve dans cette syllabe par une voyelle mi-ouverte . Ainsi, la voyelle mi-fermée de [ʒə] devient la voyelle mi-ouverte [œ] ➔ [ʒœt]. Dans notre exemple 3) nous avons je te le ( [ʒə-tə-lə]). Si nous enlevons le premier et le troisième [ ə ] , il nous reste le deuxième : ( [ʒtəl]). Comme le [l] vient fermer la syllabe, le [ə] doit s’ouvrir en [œ]. Ainsi, nous aurons ( [ʒtœl-]).
Voici deux exemples.
Essayez de supprimer le plus de [ə] possibles.
Transcrivez avec tous les [ə], puis en supprimant le plus de [ə] possibles.
Récapitulons :
Faisons bien attentions, lorsque l'on élide une voyelle, de bien répartir les consonnes libérées par l'élision et de créer des syllabes qui restent prononçables, comme dans les exercices ci-dessus.Le livre Enseigner la Valence des verbes vient de sortir. il contient le texte complet de la grammaire de ce site et les activités et exercices pour les apprenants.
++ © Christian Meunier ++