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1.2. Les trois types d'interrogation


Il y a en français trois façons de poser une question:
  • La manière conventionnelle
    • ex: M. Dupont est-il venu?
  • L'interrogation avec est-ce-que
    • ex: Est-ce que M. Dupont est venu?
  • La manière intonative
    • ex: M. Dupont est venu?


1.2.1. La manière conventionnelle

Règle : Elle se caractérise par l'inversion du sujet

ex: « M: Dupont est absent. Est-il malade?
- Oui, il est malade. »

Cependant, l'inversion pose quelques problèmes, selon le mot qui est sujet. Il nous faudra considérer deux cas:

  1. Le sujet est un pronom personnel.
  2. Le sujet est un autre pronom, un substantif, un infinitif ou un groupe de mot.


1.2.1.1. La manière conventionnelle

Lorsque le sujet est un pronom personnel, il subit une inversion, c'est-à-dire qu'il se place derrière la partie conjuguée du verbe, séparé par un trait d'union.

ex : « Est-elle présente? »
ex : « Est-elle sortie tôt? »
ex : « Veut-elle sortir ce soir? »

Le trait d'union montre que le pronom n'est pas à la place qui devrait être la sienne, à savoir devant le verbe.

Vous noterez qu'en cas d'inversion du sujet, il faut faire une liaison entre le verbe et le pronom personnel sujet, lorsque celui-ci commence par une voyelle. Les pronoms présentant cette caractéristique sont elle, il, on, elles et ils. Comme, au pluriel, le verbe se termine toujours par –nt (veulent/ voudront/ voulaient...), qui permet de faire une liaison ou non, il n'y a de problème qu'à la 3e personne du singulier. -t-


Attention, donc, à bien contrôler ce problème avec il, elle et on.

1.2.1.2. Le sujet n'est pas un pronom personnel

En règle générale, le français évite de faire l'inversion avec le sujet lorsque celui-ci n'est pas un pronom personnel. Pourtant, il existe trois cas:

  1. L'inversion du sujet est obligatoire.
  2. L'inversion du sujet est facultative.
  3. Dans les autres cas, elle est interdite.

1.2.1.2.1 L'inversion du sujet non pronom personnel est obligatoire

C'est le cas lorsque l'on pose une question partielle sur l'objet direct non-animé, donc, avec le pronom interrogatif que. Par exemple, nous sommes invités chez les Durand. Le voisin de Paul est en train de manger une affreuse bouillie verte. J'aimerais bien savoir ce que c'est. Je vais demander à Paul:

Que mange ton voisin de gauche?

Je vais donc faire l'inversion avec le sujet, même si c'est un substantif!

Lorsque l'on pose une question partielle sur le c.o.d. non-animé, donc, avec le pronom interrogatif que, on fait l'inversion du sujet.

Dès que le c.o.d. est animé, on renonce à l'inversion du substantif:

Qui M. Dupont regarde-t-il?

En effet, si on dit:

Qui regarde M. Dupont?

M. Dupont devient lui-même c.o.d., et l'on se demande quelle personne se cache derrière qui, lequel est sujet de regarde.

1.2.1.2.2 L'inversion du sujet est facultative

Après les mots interrogatifs où et comment, on peut faire l'inversion du substantif sujet à condition que le verbe n'ait pas de c.o.d., mais on n'est pas obligé de la faire.

ex:

Où mange ta sœur?
Où ta sœur mange-t-elle?

Comment va ton frère?
Comment ton frère va-t-il?

En revanche, lorsque le verbe possède un complément d'objet direct, celui-ci ne peut pas se trouver du même côté du verbe que le sujet. Dans ce cas, l'inversion du substantif n'est plus possible.

ex:

Où ta sœur mange-t-elle sa pizza?

et non pas:

*Où mange ta sœur sa pizza? (Attention! C'est faux!!!)

Comment ton frère répare-t-il son vélo?

1.2.1.2.3 Dans tous les autres cas, on évite l'inversion du substantif sujet

Dans les autres cas, le substantif sujet garde la place qu'il aurait à l'affirmative, et l'on fait l'inversion avec un pronom personnel sujet qui le représente. On choisit alors, comme vous vous en doutez, le pronom qui correspond au genre et au nombre du sujet.

Pourquoi ton père et ta mère ont-ils déménagé?


-t-


Ainsi, il faut bien contrôler ce problème avec il, elle et on.


Attention! Lorsque les personnes sont différentes, on utilise:

■ la 1e personne lorsque l'un des sujets est à la 1e personne: (moi/nous + X → nous)
Ta soeur et moi pouvons-nous venir te voir?
Toi et moi, pouvons-nous y aller?
■ la 2e personne lorsque l'un des sujets est à la 2e personne: (toi/vous + X →vous)
Mon voisin et toi pouvez-vous le faire?
Pierre et vous, pouvez-vous vous en charger?

Lorsque le sujet est un infinitif, on emploie le pronom personnel impersonnel il.

Fumer coûte-t-il cher?
Fumer du matin au soir est-il dangereux?

Lorsque l'on fait l'inversion avec le pronom personnel je, avec un verbe se terminant par un /ə/, il y a un problème particulier.

ex: Je chante.

Vous savez que l'on n'a pas le droit, en français, sauf pour le pronom personnel le, de faire porter l'accent tonique sur un /ə/.

Lorsque l’on fait l’inversion avec le pronom personnel je, avec un verbe se terminant par un /ə /, le /ə/ est muet, c'est-à-dire qu'il n'est pas prononcé, et l'on fait alors porter l'accent tonique sur la nouvelle dernière syllabe. Si cette syllabe contient elle-même un /ə/, on est obligé d'accentuer. On transforme alors le /ə/ en [e], que l'on écrit {é}.

chanté-je ? Osé-je?

Vous avez deviné par vous-même que cette tournure ne s'emploie pas souvent. Laissez-la au snob, ou aux habitants de Neuilly, Auteuil, Passy (les quartiers huppés de la Paris), qui parlent avec le petit doigt en l'air. Employez, dans la vie de tous les jours, l'interrogative avec est-ce que, qui permet d'éviter l'inversion.

Une dernière remarque: avec le verbe pouvoir, on emploie, pour l'inversion avec je, la forme puis:

Puis-je vous demander l'heure?
Est-ce que je peux vous demander l'heure?

Comme vous le voyez, il n'est pas si facile d'employer la forme interrogative avec inversion. C'est pour s'éviter tous ces problèmes que le Français a inventé la forme avec est-ce que.

exercice

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