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4 Les façons équivalentes d'exprimer la concession

Il s'agit surtout

  • de prépositions introduisant des compléments de concession.
  • d'adverbes permettant une juxtaposition de deux indépendantes.
  • du gérondif et du participe présent marquant la manière, plutôt que la concession.


4.1 Prépositions concessives


4.1.1 malgré / en dépit de

❏ Ces deux prépositions correspondent à quoique / bien que. Elles sont suivies d'un substantif désignant un non-animé s'opposant à l'action de la principale:

ex: Bien qu' il soit malade, il vient travailler.
Malgré sa maladie, il vient travailler.
En dépit de sa maladie, il vient travailler.

❏ Elles peuvent être également suivies d'un quelconque substantif qui exprime un animé (ou des animés), contre l'avis duquel on fait quelque chose.

ex: Il est devenu balayeur, malgré ses parents. (= malgré l'avis de ses parents).

❏ Enfin, on peut également introduire, par ces deux prépositions, des substantifs exprimant des inanimés donnant un avis, une règle.

ex: Il a écrit le mot "gaz" avec un s , malgré la règle qui veut que "gaz" soit invariable.

Vous avez vu? On vous donne une règle dans un exemple, gratuitement! C'est gentil, non?


4.1.2 loin de / au lieu de

- Ces deux prépositions correspondent à bien loin que. Elles sont suivies d'un infinitif.

ex: au lieu de s'excuser, il m'a insulté.
(bien) loin de s'excuser, il m'a insulté.

attention

La préposition au lieu de peut aussi précéder un substantif (ou un pronom personnel remplaçant ce substantif), dans un cas précis: On établit un rapport entre deux actions, exprimées par le même verbe.


Ce verbe est, pour chacune des deux actions, relié à un substantif différent, le substantif de l'action A, prévu au départ, est remplacé par le substantif B.

Bien sûr, vous trouvez cette définition un peu compliquée. Voyons donc son application à l'aide d'exemples corrects, pour éclairer votre lanterne.

Action A (prévue): Paul nettoie les cabinets.

Action B (réelle): Pierre nettoie les cabinets.

On veut dire par là que Paul est prévu pour nettoyer les cabinets. Mais le jour du nettoyage, c'est Pierre qui fait le travail. Le verbe commun est nettoyer.

Le substantif A est Paul. Le substantif B est Pierre.

On aura:

Au lieu de Paul, c'est Pierre qui nettoie les cabinets.

Autre exemple:

Pierre doit peindre le plafond. (C'est ce qui est prévu!) Il peint les murs.

Au lieu du plafond, Pierre peint les murs.

ou encore:

Il peint les murs au lieu du plafond.


4.1.3 au risque de / quitte à

Ces prépositions correspondent à la locution conjonctive: quitte à ce que, et dénotent l'idée qu'il existe un risque que l'on connaît, et que l'on accepte de courir:

Le fait que ce risque existe ne nous empêchera pas d'essayer. (Mais nous empêchera peut-être de réussir). Ces prépositions sont suivies d'un infinitif.

ex: Je suis mal préparé pour l'examen, mais je le passerai, quitte à ce que les examinateurs se moquent de moi.

Ceci donne, exprimé par une préposition:

ex: Je passerai l'examen, quitte à me faire ridiculiser par les examinateurs.

Un autre exemple:

ex: J'irai lui réclamer mon argent, quitte à être jeté dehors.

On fera une différence entre au risque de et quitte à.

☐ au risque de s'emploiera plutôt pour désigner un risque véritable, un danger important:

ex: au risque d' être tué.

☐ quitte à correspond plutôt à un pari: je sais qu'il y a un danger, mais j'ai une petite chance de réussite.

Ceci dit, on peut les employer dans les mêmes cas, lorsque ces deux nuances sont possibles:

au risque de mourir:

le danger de mourir est important. (Je suppose que vous êtes de mon avis.)

quitte à mourir:

on a un tempérament de joueur, et on accepte de courir ce risque.

❏ En tout cas, ces deux prépositions ne peuvent être employées qu'avec des éléments à valeur négative.

Il a joué au tiercé au risque de gagner.

est ridicule , car gagner n'est pas un danger, sauf si l'on joue pour perdre!

Après tout, personne n'est obligé de jouer, s'il n'a pas envie de gagner:

Pourtant, beaucoup de Français emploient le verbe risquer de pour désigner une issue positive:

Si vous jouez au tiercé, vous risquez de gagner.

C'est ridicule , si je joue, c'est pour gagner. Gagner n'est donc pas un risque. Il serait plus juste de dire:

Si vous jouez au tiercé, vous risquez de perdre beaucoup d'argent. (L'argent que vous jouez!)

❏ Mais si l'on veut montrer l'éventualité positive, il faudra dire:

Si vous jouez au tiercé, vous avez des chances de gagner. Cependant, vous risquez de perdre beaucoup d’argent.

attention Attention cependant :

Il ne s'agit pas là du mot chance contraire de malchance, mais de la chance-éventualité, telle qu'on l'emploie dans le calcul des probabilités.

Par exemple, lorsqu'on joue au dé (1 seul dé), on a, pour chaque jet:

  • une chance sur six d'avoir un 6.
  • mais aussi 5 chances sur 6 d'avoir autre chose qu'un six.

On fera ainsi en français la différence en employant:

❏ l'article défini avec la chance, contraire de malchance:

J'ai eu la chance (article défini) de gagner.

❏ l'article indéfini, avec la chance du calcul des probabilités:

J'ai une chance de gagner.
J'ai des chances de gagner.


ATTENTION CEPENDANT:

Après cette digression sur le sens des expressions marquant des éventualités fastes (positives), néfastes (négatives) ou neutres, nous allons nous occuper des autres manières de marquer la concession.

exercice

Maintenant, faites un exercice sur les formes de remplacement des subordonnées de concession. :

exercice

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