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5. Les moyens employés.


Nous allons essayer de construire ce savoir en discutant et en raisonnant ensemble. Pour cela, nous allons franchir des étapes. Si donc vous voulez que nous apprenions ensemble, il faudra lire le chapitre entier, en commençant par la première ligne, et en vous arrêtant à la dernière.

Comme l'enseignement de la grammaire est réputé austère et difficile, nous essaierons de garder le contact en préférant employer des termes simples, plutôt que des mots compliqués, la compréhension du problème nous semblant avoir priorité sur la façon de le nommer.

Nous avons pour habitude de choisir des exemples frappants, qui manquent quelquefois de délicatesse, mais qui ont prouvé, dans l'enseignement, leur impact. Nous nous excusons donc par avance pour toutes les jambes cassées, les crimes ou adultères qui viendront illustrer nos divers exemples.

Nous serons souvent amenés à raconter de petites histoires, à faire des rapprochements qui vous paraîtront bizarres, mais qui ont déjà subi, avec quelque succès, l'épreuve de l'enseignement.

Enfin, nous aurons quelquefois recours à des graphiques ou des illustrations destinés à faciliter l'explication, selon les conseils de NAPOLEON, qui disait, parait-il, qu'un petit croquis vaut mieux qu'un long discours.

Cette grammaire se double d’un site d’apprentissage de la grammaire cognitive, eGrammaire, dont l’adresse est www.egrammaire.com.


5.1. Comment se servir de cette grammaire?

Tout dépend, bien sûr, de ce que vous voulez obtenir.

  • Si vous voulez avoir une vue d'ensemble du français, sans négliger les détails, nous vous conseillons de commencer par la première ligne, et de vous arrêter à la dernière. Prenez votre temps. Lisez les explications, essayez de les comprendre, suivez le raisonnement pas à pas. Lorsqu'on fait référence à une illustration, regardez-la chaque fois que le texte s'y rapporte. Comme cette grammaire est cognitive, elle s’adresse à votre intelligence, à votre faculté de comprendre, de rapprocher des idées, d’en tirer des conséquences.
  • Si vous voulez comprendre un problème, reportez-vous au chapitre qui le traite, et tâchez de le lire du début à la fin. Comme les explications se fondent sur un raisonnement, il est très important de le suivre pas à pas.
  • Si vous voulez vérifier un détail, vous pouvez regarder dans l'index alphabétique et vous reporter aux pages indiquées. Vous pouvez aussi consulter les tableaux, dont vous trouverez une liste spéciale en fin d'ouvrage. Mais ne vous étonnez pas si vous êtes entraînée dans la lecture du chapitre entier.
  • Enfin, si vous voulez vous exercer, ou tout simplement donner un cadre à votre apprentissage, nous vous conseillons l’utilisation de notre site, qui vous propose, avant chaque chapitre un test d’entrée, puis, des explications doublées d’exercices, avant de vous proposer un bilan de votre acquis.


5.2.Pourquoi cet ouvrage est-il en français?


Une grammaire du FLE s'adresse par définition à des enseignantes de français, et aussi à des élèves de français langue étrangèredonc, à des gens qui comprennent le français,.

Lorsque ces étudiants sont en France, ils viennent de plusieurs communautés linguistiques différentes, et le français est la seule langue qui leur soit commune.

Ces élèves se trouvent souvent à l'étranger, où ils font partie d'une communauté linguistique unique (anglophone en Angleterre, germanophone en Allemagne, etc...), et l'on peut se demander pourquoi on ne ferait pas une grammaire en allemand, une autre en français, profitant de l'occasion pour faire une étude contrastive du français et de leur langue maternelle.

Notre expérience nous a toujours montré qu'une étude contrastive, pour intéressante qu'elle soit, n'apportait que rarement un plus à l'enseignement.

D'abord, si l'on veut apprendre la langue comme un système, on ne peut que comparer deux systèmes entre eux. Or, les gens de langue maternelle, s'ils ont une vision intuitive de leur langue, l'ignore en tant que système. En effet, si vous demandez à un Français de vous expliquer l'article partitif, vous serez surprise de voir qu'il ne sait pas du tout de quoi vous parlez. En effet, seuls les étrangers ont des problèmes avec l'article partitif. Moralité: Le Français ne sachant pas qu'il y a là un problème, il ne pourra pas vous expliquer comment cela fonctionne. Et si vous voulez faire une comparaison entre le français et l'allemand, vous allez être obligée d'expliquer le français au Français.

Si donc, pour montrer à des Allemands la différence entre le français et l'allemand, il faut leur expliquer l'allemand et le français, il n'est plus question de gagner du temps! Sans oublier que les élèves allemands ne sont pas d'accord entre eux lorsqu'on leur demande comment cela fonctionne en allemand, chacun ayant une expérience différente par rapport à sa langue.

D'ailleurs, si vous voulez expliquer le français, vous n'avez pas besoin d'une autre langue. Le français s'explique très bien en français.

Notre expérience personnelle nous amène aussi à nous méfier des explications données en allemand sur le français. En effet, on utilise trop souvent des termes inadéquats. Par exemple, de nombreux enseignants ont tendance à nommer le complément d'objet direct accusatif, et le complément d'attribution datif.

Par exemple:

Paul montre ses photos de vacances à sa grand-mère.

Dire que ses photos est un accusatif et que grand-mère est un datif ne correspond pas du tout aux réalités françaises. En effet, le français est sensible aux constructions sans préposition, et à celles avec préposition. En allemand, en revanche, il existe des cas, et ces cas peuvent s'employer avec ou sans prépositions.

On aura ainsi:

ich danke dir (je te remercie): datif sans préposition
ich gehe zu dir (je viens te voir): datif avec préposition
ich sehe dich (je te vois): accusatif sans préposition
ich denke an dich (je pense à toi): accusatif avec préposition.

Le résultat, c'est que les élèves associent datif à la préposition à, ce qui les amènera à dire:

* je remercie à ma mère
* je suis à toi (pour : ich folge dir: je te suis!!!)
et d'autres "joyeusetés" de ce genre.

On peut évidemment employer un terme français, même en allemand, pour décrire le français, mais on peut encore mieux le faire directement en français.

En outre, raisonner en français habituera la lectrice à l'argumentation à la française. Or, suivre une argumentation, et savoir argumenter soi-même, cela peut être considéré comme un but appréciable. D'autant plus que la répétition d'expressions, de tournures, des articulateurs employés par l'auteur finit par s'imprimer dans l'esprit de la lectrice. L’outil que l’on utilise pour expliquer peut ainsi lui-même devenir objet d’étude, fournir des éléments de réflexion sur la langue, en un mot, servir de modèle.

Nous tenons donc absolument à expliquer le français en français, mais nous n'hésiterons pas à faire référence à d'autres langues lorsque nous l'estimerons utile.

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