Le groupe verbal se compose évidemment d'un verbe, mais ce verbe peut aussi être accompagné de groupes nominaux. Ce que nous avons dit plus haut vaut encore ici.
Occupons-nous d'abord du verbe lui-même.
Le verbe est, bien sûr, le noyau du groupe verbal. Son importance vient du fait qu'il concentre sur lui plusieurs phénomènes:
On se reportera à l'unité sur les verbes pour ce qui est de la conjugaison. Mais en ce qui concerne la valence, nous allons nous en occuper tout de suite.
Si vous avez fait un peu de chimie, vous savez ce qu'est une valence. Rafraichissons les mémoires défaillantes:
Dans une molécule d'eau, H2O, l'atome d'oxygène a une valence 2, car il peut accrocher à la fois 2 atomes d'hydrogène, chacun de ces atomes ayant une valence égale à 1.
Pour dire les choses plus simplement, O a deux bras, alors que H n'en a qu'un.
La valence explique donc le nombre de liens qu'il peut y avoir entre un atome et d'autres.
Lorsqu'il s'agit d'un verbe, la valence décrit la façon dont il est relié à ses compléments, c'est-à-dire aux groupes nominaux ou verbaux qui se rapportent à lui.
Par exemple:
Le verbe écrit établit un rapport entre le sujet Pascal, un objet lettre et une certaine Corinne.
La valence du verbe est:
Selon la valence du verbe, on distingue quatre grandes classes:
Les verbes intransitifs, qui n'admettent aucun complément direct ou indirect.
Ils ont donc une valence 0.
Le verbe ronfler se suffit à lui-même: l'information est complète.
Pour rappeler l'idée de valence, nous dirons qu'il est monovalent: il a un seul lien, avec le sujet Roger.
Les verbes transitifs directs, qui ont une valence sans préposition:
Pardon pour ce mauvais jeu de mots... Mais vous voyez quand même que le verbe regarder admet ici un objet sans avoir besoin de préposition, donc, directement. Voilà pourquoi on l'appelle transitif direct, et son complément un complément d'objet direct (C.O.D.).
C'est un verbe bivalent, puisqu'il a deux liens: un avec le sujet Paul ou Jules, l'autre avec le cod.
Les verbes transitifs indirects ont une valence avec préposition:
Ils sont eux aussi bivalents, puisqu'ils ont deux liens, un avec le sujet, l'autre, indirectement par l'intermédiaire d'une préposition (à, de etc. avec leur objet indirect.
Ici, le verbe penser a besoin de la préposition à, le verbe parler de la préposition de pour être relié au complément. Il faut donc retenir que les verbes transitifs indirects admettent un objet, mais qu'ils ont besoin, pour le fixer, d'une préposition. Cette préposition dépend du verbe.
Lorsque vous avez choisi un verbe, vous n'avez donc plus le choix de la préposition.
Vous aurez donc tout intérêt à apprendre la préposition avec le verbe!
Regardez bien ces exemples
Ces verbes ont pour valence 2.
La première sert à fixer le complément d'objet, direct dans les phrases n° 1 (sa collection de timbres) et n° 3 (ses vacances), et indirect dans l'autre cas (de ses vacances).
La seconde, qui passe ici par la préposition à, fixe le complément d'attribution.
Ces verbes trivalents décrivent une action où le c.o.d. passe du sujet au complément d'attribution, ou inversement.
Ainsi, on aura :
La gifle passe du sujet Pierrette au patron (complément d'attribution).
Le billet passe du complément d'attribution fille au sujet Mathusalem.
Notons : Le complément d'attribution arrive donc en 2ème, comme complément associé, après un c.o.d. (le verbe étant alors transitif direct), ou un c.o.ind., comme dans la phrase 2, (le verbe étant alors transitif indirect).
Cette classification est un peu simpliste, mais elle est traditionnelle. La réalité est un peu plus complexe, et vous aurez intérêt, pour plus de détails, à vous reporter à l'unité sur le pronom personnel.
On peut cependant retenir que:
Que peut-on mettre à la place des trois étoiles? Regardez-le donc dormir!
Il peut dormir dans le lit ou sur le lit, mais aussi, si cela lui fait plaisir: sous le lit, près du lit, à côté du lit, devant le lit, derrière le lit, loin du lit, sans le lit, malgré le lit, etc...
La préposition que vous emploierez dépendra de la réalité, mais pas du verbe dormir
.Attention : Quand on parle de valence, on n'évoque que le point n°1, c'est-à-dire le lien entre le verbe et ses compléments les plus intimes (direct, indirect, d'attribution...) ou encore l'absence de lien, comme dans le cas du verbe ronfler).
Le module eGrammaire / Grammaire participative est en pleine révision.
++ © Christian Meunier ++