Comme expliqué plus haut, l’imparfait fonctionne en tandem avec le passé simple (ou son remplaçant, le passé composé).
➜ Le nom de ce temps, imparfait, signifie « non terminé ». C’est aussi son emploi de base.
Règle : Qu’il décrive des actions individuelles ou des trains d’actions, l’imparfait décrit des actions qui sont encore en train au moment où une nouvelle action commence.
Gardait est l’action qui a commencé et qui n’est pas encore terminée lorsque la nouvelle entendit commence.
Le train d’actions il fumait, il toussait, est encore actif le jour où il décide d’arrêter de fumer.
➜ Autrefois/Aujourd'hui :
Règle : L’imparfait s’oppose au présent lorsque l’on veut montrer comment étaient les choses autrefois, et comment elles sont aujourd’hui. La notion de « pas encore terminé » est encore vraie, puisque lorsque l’action présente arrive, elle vient remplacer l’action passée, cette dernière est encore en train, et sera remplacée par l’action présente.
Ici, on présente l’électricité comme le remplaçant de la bougie.
On ne peut pas employer le passé simple pour la bougie, car sinon, l’utilisation de la bougie aurait été terminée avant l’arrivée de l’électricité, et les gens n’auraient plus eu d’éclairage du tout pendant un certain temps.
Je me doute que certaines ou certains vont penser : et la lampe à pétrole ? Ne serait-ce pas une solution intermédiaire que l’on pourrait envisager ?
Cela donnerait :
On aurait pu présenter les choses autrement, sous la forme d’une liste, en renonçant à la présentation autrefois, aujourd’hui.
En lisant l’unité sur les temps simples du passé, vous verrez que la liste de type A, B et puis C emploie des passé simples :
Ainsi, A est finie lorsque B commence, et B est finie lorsque C commence, et C finit : il est normal que l’on ait des passé simples. Mais on a renoncé à l’opposition autrefois / aujourd’hui.
Julie, la petite fille que vous voyez sur l'image ci-dessous, a prêté de l'argent à Grosbouf, qui a oublié de le lui rendre. Comme elle en a besoin, elle va le voir chez lui. Voici le discours qui s'engage:
« Qu'est-ce que tu me veux, moustique?
Euh... Je venais chercher mon argent. »
Nous arrêterons là ce dialogue.
Que veut dire la petite fille par: « je venais chercher mon argent ? »
Julie a été mal accueillie par Grosbouf, qui l'a traitée de moustique. Elle se méfie donc de lui, qui est gros, et qui semble brutal, et elle l'aborde d'une manière toute diplomatique.
Cet imparfait signifie que l'action de venir n'est pas terminée, qu'elle a été interrompue. Par quoi? Eh bien, par ce que voudra Grosbouf. Il peut imaginer n'importe quelle action, qui a empêché la petite fille de venir lui demander son argent.>/p>
Autrement dit, cela revient à dire:
« Je venais, jusqu'au moment où il s'est passé.... ce que vous voudrez. Si vous voulez me rendre mon argent, cette nouvelle action ne m'a pas empêchée d'arriver. Mais si cela vous dérange, alors, cette action m'a empêchée de venir. « Faites comme si je n'étais pas là.»
Nous pourrons représenter cela par le schéma suivant:
Notez que cette forme de politesse est un peu exagérée. Mais il y a des cas où on doit se faire un peu plus petit, pour des raisons diplomatiques.
Si Julie était beaucoup plus forte que Grosbouf, elle pourrait lui dire:
Vous voyez que, de phrase en phrase, Julie gagne de l'assurance.
Je ne sais pas si vous aimez le football, mais vous connaissez sûrement quelqu'un qui l'aime. Vous savez donc que certains matches sont montrés et remontrés à la télévision. En particulier, on adore remontrer les buts qui ont été marqués.
Admettons que l'équipe de Trifouillis-les-Oies ait gagné un match contre celle de Perpète-les-Olivettes par un but à zéro.
A la télévision, on va remontrer ce but. Mais comme il a fallu 1 seconde deux dixièmes pour marquer ce but, les spectateurs se sentent frustrés.
Heureusement, la télévision se sert d'une technique pour ralentir le mouvement. Vous voyez sur l'image ci-dessous un ralenti: Le but au ralenti. 1 à 0 !
Vous voyez le ballon passer par 4 positions différentes, numérotées de 1 à 4.
Alors que le ballon est depuis longtemps arrivé dans les filets, on nous le montre en train de prendre, lentement, le chemin du but. Et on le laisse un moment dans la position n° 4, juste avant qu'il n' entre dans le but.
Ainsi, l'action de marquer le but, qui est passée, terminée, est reprise à son début, et on en repousse la fin car on sait que lorsque la fin sera arrivée, l'action sera terminée.
Le français dispose d'un temps spécial pour effectuer un ralenti sur une action passée, terminée. Il s'agit de l'imparfait.
Au lieu de dire:
ce qui va frustrer les fans, puisque l'action est terminée. Pour ces fans, on pourra dire:
Ceci correspond à l'idée que l'action était encore en train... au moment où la fin n'était pas encore arrivée. Autrement dit, on repousse ainsi la fin de l'action. Vous reprendrez bien encore un peu de mon petit but?
Vous, je vous vois venir! Vous êtes en train de vous dire: « Quand je ne saurai pas quel temps mettre, je mettrai le verbe à l'imparfait, et je dirai que c'est un ralenti!» Malheureusement, cela ne marchera pas. En effet, que diriez-vous d'un journal télévisé où tout serait montré au ralenti?
Attention : Le ralenti doit absolument être réservé aux actions importantes.
Employez-le seulement:
➜ Pour montrer la conclusion heureuse d'une suite d'actions, avec le sens de “enfin”.
C’est bien sûr le cas pour le but tant attendu. Mais il y a aussi d’autres cas, comme celui des Dugland :
Vous avouerez que cette naissance est la conclusion attendue de longs efforts, et qu'elle mérite un imparfait de ralenti. Sauf, bien sûr, si cela vous est indifférent.
➜ Pour montrer une rupture dans une série, un changement radical.
Ici, ce monsieur, qui n’aimait pas les enfants, devient le père de quadruplés, 4 d’un coup. Sa vie va changer du tout au tout, et ce, d’autant plus que le destin vient de le punir. Ou bien il se mettre à aimer les enfants, puisque ce sont les siens, ou alors, il les détestera encore plus. En tout cas, le destin s’est montré plein d’humour en le punissant.
Comme je ne veux pas me faire d'ennemis supplémentaires, je me garderai bien de critiquer ces gens là. Mais en temps qu'ancien bébé, que ces grimaces ont toujours profondément gêné, je me contenterai de classer cet imparfait dans la catégorie des actes bêtifiants, perpétrés par des gens qui tendent à considérer qu'un bébé est une sorte d'idiot, à qui l'on doit parler de bibi (biberon), de coco (oeuf), de ouah-ouah (chien), de toto (auto) etc...
Il est d'ailleurs difficile d'expliquer pourquoi c'est à l'imparfait que l'on a réservé ce rôle peu glorieux.
Contentons-nous donc de le remarquer, reconnaissons-le si nous sommes témoins d'une telle rencontre, et évitons de l'employer... A moins qu'il ne corresponde à votre être le plus profond. Dans ce cas, employez-le avec les bébés, les chiens, les chats, les hamsters ou les cochons d'Inde, mais ne vous étonnez pas s'ils vous tirent la langue.
L’imparfait a un rôle très important dans la grammaire. Outre sa spécialisation dans les actions individuelles ou les trains d’actions qui ne sont pas terminées au moment où commence une nouvelle action, on utilise ce temps dans les cas suivants.
Dans le discours indirect ou semi-direct, comme remplaçant du présent, lorsque le verbe introducteur est à un temps du passé.
C'est imparfait vous semblera peut-être surprenant puisque, au moment où l’on commence à parler, il fait encore beau.
Pour plus de détails, allez voir l’unité sur Le discours rapporté.
Dans la subordonnée de condition, introduite par si, l’imparfait s’emploie, en combinaison avec le conditionnel présent. En effet, on ne peut pas utiliser le futur ni le conditionnel ce type de subordonnée.
Ainsi, nous aurons :
Pour le potentiel présentant peu de chances de réalisation :
Pour l’irréel du présent :
Mais malheureusement, nous sommes à Marseille, le 28 juin, et il fait 31° à l’ombre.
Pour plus de détails, allez voir l’unité sur La subordonnée de cause.
Le module eGrammaire / Grammaire participative est en pleine révision.
++ © Christian Meunier ++