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3 Cas particuliers :


3.1 Pronom personnel et clarté du texte.


Le pronom personnel est bien sûr très utilisé, et il est impossible de s’en passer. Pourtant, il y a des cas où il ne suffit pas, parce que son emploi amène une ambiguïté.

C’est le cas lorsque l’on n’est pas sûr de pouvoir identifier le signifié auquel il se réfère.

Quelquefois, la pragmatique peut nous aider, c’est-à-dire notre expérience.

Remarque 1

Mais il arrive aussi que cela ne soit pas aussi évident :

Remarque 1

Par un emploi judicieux des démonstratifs ou des relatif, on arrivera a clarifier la plupart des textes :

Le jardinier a tué le facteur parce que celui-ci n’avait pas voulu lui remettre un recommandé destiné à sa fille.

Ici, le démonstratif met l’accent sur l’autre personne.

3.2 Le non animé représentant une idée

Le non animé représentant une idée exprimée par un groupe de mots peut poser des problèmes lorsque l’on veut le remplacer par un pronom personnel.

Exemple :

La compagne du président de la république, socialiste, a envoyé un tweet sur internet pour soutenir un socialiste dissident, qui a « osé » maintenir sa candidature contre une candidate « parachutée » par leur parti commun, laquelle est, en outre, l’ancienne compagne du président. Toute la presse en a parlé.

Peut-être ne connaissiez-vous pas cette information ? Je vous la livre, et comme nous commençons à nous connaître un peu, je vais vous poser quelques questions.

⇒ Le saviez-vous ? (savoir qc)

Employer le pour un non animé COD correspond tout à fait à la règle.

⇒ Qu’en pensez-vous ? (penser qc de qc)

Là aussi, employer en pour un non animé introduit par la préposition de est logique.

⇒ Y avez-vous cru ? (croire à qc)

Là encore, il n’y a pas de surprise. Un non animé introduit par la préposition à est également logique.

Alors, où est le problème ? Eh bien, dans les autres cas :

notons Notons :

Lorsque un tel non animé est sujet, ou complément introduit par une autre préposition, on aura intérêt à employer un démonstratif,

⇒ soit en pronom :

Cela m’a beaucoup surpris.
J’ai été très surpris par cela.

⇒ soit en adjectif accompagnant un substantif :

Cette nouvelle m’a beaucoup surpris.
J’ai été très surpris par cette information.


3.3 Les abus de « en »

Nous avons vu pour les verbes à complément d’objet indirect (COInd) que l’on faisait une différence entre les animés et les non animés. .

Ainsi, on dira :

• Ma sœur m’a confié son fils pour que je m’occupe de lui. (lui= le fils : animé)
• Elle m’a donné son sac pour que je m’en occupe. (en= du sac : non animé)
• Ma patronne m’a demandé de faire un shampoing à Mme Durand. Je m’en suis occupé. (en = faire un shampoing à Mme Durand : non animé).

Tous ces exemples sont explicables. Pourtant, bon nombre de gens emploient systématiquement en au lieu de lui/ elle/ eux/ elles, sans doute parce que c’est beaucoup plus simple que de choisir parmi 4 pronoms.

Ainsi, il n’est pas rare d’entendre :

« Laissez-moi votre fils. Je vais m’en occuper. »

Le tout est de savoir si le pronom « en » désigne le fils, auquel cas ce n’est pas le bon pronom (il aurait fallu dire « Je vais m’occuper de lui. »), ou s’il se réfère à l’action que l’on veut faire sur ce garçon, par exemple :.

« Laissez-moi votre fils. Je vais lui couper les cheveux ».

Dans ce cas, l’action étant non animée, le pronom en est le bon..

Attention donc de bien faire la différence entre les animés et les non animés.


3.4 Genre et sexe


Vous savez sûrement qu’en français, le genre et le sexe ne coïncident pas toujours.

Ce n’est pas étonnant, puisque le genre est un trait pertinent linguistique, alors que le sexe est un trait biologique.

Linguistiquement parlant, le sexe est un trait qui définit le signifié, la personne elle-même, donc, alors que le genre définit le signifiant, le mot qui désigne la personne.

Cette différence peut poser des problèmes lorsque l’on a affaire à des humains, pour lesquels le genre ne coïncide pas avec le sexe.

Par exemple, chacun de nous est une personne. Si l’on parle d’un homme en le traitant de personne, le moment difficile est celui où l’on passe au pronom personnel.

Ex : De nombreuses personnes ont protesté dans la rue. Quatre d’entre elles ont été arrêtées par la police. Elles ont été incarcérées dans la prison pour hommes.

Eh oui. Ces personnes (féminin) étaient des hommes (masculin). On pourrait donc le suggérer avec :

De nombreuses personnes ont protesté dans la rue. Parmi elles, quatre hommes, qui ont été arrêtés par la police. Ils ont été incarcérés dans la prison pour hommes.

Ainsi, le texte sera plus cohérent, et n’entraînera aucune surprise.

Autre exemple :

Il y a eu un accident sur l’autoroute, qui a fait un mort. La victime, âgée de 45 ans, a été transportée à la morgue de l’hôpital Saint-Roch, à Nice.

Voilà une personne qui est au masculin (mort), avant de devenir féminine (la victime), car toutes les victimes sont au féminin, même si ce sont des hommes. Là aussi, nous pourrons assainir la situation en disant :

Il y a eu un accident sur l’autoroute, qui a fait une victime, un homme âgé de 45 ans. Décédé sur place, il a été transporté à la morgue de l’hôpital Saint-Roch, à Nice.

C’est la même chose dans l’armée, où un homme est une recrue quand il s’engage, et une sentinelle quand il monte la garde.

« La sentinelle faisait les cent pas devant la caserne. De temps à autres, elle se caressait la barbe. »

Cela peut paraître bizarre qu’une personne de sexe féminin ait une barbe. Cela n’est plus aussi surprenant si l’on pense qu’une sentinelle, c’est le plus souvent un homme. Il ne s’agit donc pas ici d’un être de sexe féminin, mais d’un signifiant de genre féminin. Mais si l’on emploie : « Il se caressait la barbe. » personne ne ferait le lien avec la sentinelle.

Tentons une explication :

« La sentinelle, un beau barbu, faisait les cent pas devant la caserne. De temps à autres, il se caressait la barbe. »

Ou encore :

« Un soldat montait la garde, faisant les cent pas devant la caserne. De temps à autres, il se caressait la barbe. »

Tant pis pour le signifiant sentinelle, que nous avons explicité par : monter la garde.

Il y a en français toutes sortes de signifiants masculins ou féminins, qui désignent des personnes des deux sexes.

C’est en particulier le cas pour les métiers, qui ont souvent un genre masculin, alors qu’ils peuvent être exercés par des femmes.

J’ai parlé à mon professeur d’anglais. Elle m’a dit …
Le docteur va vous recevoir dans cinq minutes. Elle est au téléphone.

Le passage du substantif masculin au pronom personnel au féminin peut surprendre, mais tant que l’Académie française n’aura pas fait son devoir en prévoyant un féminin pour tous les métiers, il faudra jongler avec les pronoms.


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